- pédantisme
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• 1580 « état de professeur »; de pédant♦ Vieilli Affectation propre au pédant. ⇒ pédanterie. Mod. Caractère de ce qui est pédant. « Un livre plein d'un pédantisme dégoûtant » (Voltaire) .pédantismen. m. Caractère du pédant, de ce qui est pédant.⇒PÉDANTISME, subst. masc.A. —Comportement d'un pédant. Synon. affectation, cuistrerie, maniérisme, pédanterie (littér.); anton. naturel, simplicité. Pédantisme ridicule; sentir le pédantisme; tomber dans le pédantisme. Il y eut du pédantisme à parler latin , à se servir des mots de l'école, à n'être pas intelligible pour tout le monde (JOUFFROY, Mél. philos., 1833, p.22). Toutes ces femmes de professeurs avaient des recettes culinaires, qu'elles professaient avec un pédantisme exubérant et revêche (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p.515):• ♦ Justine avait fait la paix avec le Spartacus de la pendule (...). Mais elle se refusait obstinément à croire qu'il s'appelât Spartacus. En vain, je m'efforçais de le lui prouver, histoire et dictionnaire en main, avec le pédantisme niais et taquin d'un humaniste de treize ans.A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.310.B. —[P. méton.] Caractère de ce qui est pédant; affectation d'érudition. Pédantisme d'un terme, d'un discours, d'un livre. Voltaire la critique [la Bible] comme il eût fait un livre du XVIIIe siècle, et, de ce point de vue, il y trouve bien entendu des absurdités. De là le pédantisme de toute prétention classique (RENAN, Avenir sc., 1890, p.509).REM. Pédantocratie, subst. fém., vx, rare, p.plaisant. Domination, gouvernement des pédants. La classe la plus incapable, celle des purs écrivains, qui n'aspiraient qu'à la pédantocratie métaphysique rêvée par leurs maîtres grecs (COMTE, Catéch. posit., 1852, p.377).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: pedantisme; dep. 1740: pé-. Étymol. et Hist.1. 1580 «art d'enseigner» (MONTAIGNE, Essais, I, 25, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.141); 2. [av. 1654 «caractère du pédant, de ce qui est pédant» (GUEZ DE BALZAC ds FUR. 1701)]; 1689 (LA BRUYÈRE, Les Caractères, éd. G. Servois, t.2, p.30, 16). Dér. de pédant; suff. -isme. Fréq. abs. littér.:123.
pédantisme [pedɑ̃tism] n. m.ÉTYM. Av. 1654; « état de professeur », 1580; de pédant.❖1 Littér. Affectation du pédant. ⇒ Pédanterie. || Maintien entaché (cit. 2) de pédantisme (→ 2. Idiotisme, cit. 1, Voltaire). || Le marivaudage (cit. 1), sorte de pédantisme sémillant et joli. ⇒ Esprit (bel esprit).1 Le pédantisme est une qualité ou une manière de penser de pédant. « Un livre plein d'un pédantisme dégoûtant » (Voltaire). La pédanterie est une manière d'agir de pédant (…) « C'est une pédanterie insupportable de s'attacher à corriger dans les enfants toutes ces petites fautes contre l'usage » (Rousseau).Lafaye, Dict. des synonymes, art. Pédantisme.2 J'ai été grotesque. En ces matières, il y a un pédantisme absurde à vouloir en remontrer à la nature. Qui veut faire l'ange fait la bête.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XX, p. 218.3 Le pédantisme a été prodigieux au XVIIe siècle. Les plus grands esprits en sont eux-mêmes empreints. Ils invoquent continuellement les anciens, parlent du haut des règles, ont des scrupules à la fois humbles et suffisants. On sent qu'au-dessous d'eux devaient fourmiller, dans ce siècle d'autorité, d'horribles cuistres (…)Jules Lemaître, Impressions de théâtre, IIIe série, Molière, I.2 (1847). Caractère de ce qui est pédant. || Terme d'un pédantisme effarant (→ Brillant, cit. 14). || Pédantisme d'un discours. ⇒ Emphase.
Encyclopédie Universelle. 2012.